Les sujets de recherche du groupe « électrochimie et conversion d’énergie » (ECE) gravitent autour de la conception de matériaux électrocatalytiques et de la compréhension des mécanismes réactionnels, des interfaces électrochimiques et des modifications structurelles et chimiques affectant ces derniers durant leur fonctionnement. Ces matériaux catalytiques sont utilisés pour une grande variété de systèmes et de réactions, orientées autour de la conversion d’énergie et du stockage (e.g. électrolyseurs, piles à combustible, condensateurs, batteries) ainsi que de la conversion de la biomasse et des petites molécules en produits à valeur ajoutée (e.g. oxydation et réduction du glucose, réduction du CO2, des nitrates et du N2). De manière spécifique, les sujets de recherche du groupe peuvent être divisés en trois principales directions :
Procédés électrocatalytiques pour la conversion d’énergie et la synthèse de produits à valeur ajoutée (T1) ;
Développement de matériaux électrocatalytiques pour pseudo-condensateurs et batteries (T2) ;
Etude des environnement locaux des réactions électrochimiques in opérando (T3) ;
Ici, les projets de l’équipe « ECE » sont particulièrement nombreux et orientés sur une large variété de systèmes :
Les piles à combustibles à membrane échangeuse de protons (PEMFCs), fonctionnant soit à < 100°C ou > 100°C. En effet, les PEMFCs demeurent l’alternative la plus probante au moteur à essence, pour les véhicules particuliers. Néanmoins, la gestion de la température de ces systèmes est extrêmement complexe aux températures de fonctionnement habituelles (i.e. 80°C) et requiert un espace conséquent dans le produit final. Ce problème légitime l’intérêt de notre équipe pour les PEMFCs fonctionnant à plus haute température et requérant ainsi moins de gestion de la température, présentant des cinétiques plus importantes mais aussi des phénomènes de dégradations plus rapides. Dans ce contexte, nous étudions (a) les procédés de dégradation et d’empoisonnement prenant place dans ce type de piles à combustible ; (b) la conception de la nouvelle génération d’électrocatalyseurs à l’anode (oxydation de l’hydrogène, HOR) et à la cathode (réduction de l’oxygène, ORR), gravitant autour de matériaux carbonés utilisés en tant que supports pour des matériaux à base de platine.
La valorisation de la biomasse et de petites molécules en produits à valeur ajoutée. Sur la thématique de la biomasse, notre équipe travaille principalement sur la conversion du glucose en acide gluconique et en sorbitol, sur des catalyseurs à base de nickel (voir Figure 3), en cherchant à comprendre les cinétiques et les mécanismes afin d’améliorer l’activité, la sélectivité et la stabilité en présence d’agents empoisonnants, en utilisant une combinaison d’électrochimie, de spectroscopie et de modélisation. Le groupe s’intéresse aussi, depuis peu, au design d’électrocatalyseurs pour la réduction du N2 (NRR) et des nitrates, afin de fournir une solution alternative au procédé Haber-Bosch et faciliter la dépollution des sols et de l’eau. A cause de la complexité de la NRR et de la présence de l’HER, ici en tant que réaction parasite, de nouveaux designs d’électrocatalyseurs et d’interface réactionnelles doivent être envisagés. Ici, le groupe étudie (a) le design de catalyseurs inorganiques fonctionnant en « cascade », afin de catalyser de manière indépendante les différentes étapes de la réaction ; (b) l’utilisation d’interfaces électrocatalyseurs//électrolytes innovantes, où la source de protons et le milieu aqueux sont remplacés par un environnement apte à faciliter la NRR.
Le groupe s’intéresse ici au développement de matériaux d’électrodes pour la prochaine génération de pseudo-condensateurs et de batteries Li-ion, avec un intérêt tout particulier pour les matériaux carbonés, les TMOs et les composites, afin de mieux comprendre les corrélations entre leur structure et leurs propriétés électrochimiques. Cette étude est accomplie en suivant trois directions : (i) la synthèse de matériaux carbonés et de TMO via plusieurs méthodes (e.g. combustion à l’état solide, méthode hydrothermale, méthode solvothermale, activation chimique, pyrolyse et exfoliation de structures carbonés bi-dimensionnelles) conduisant à la préparation de matériaux doté d’une grande variété de morphologies, peu couteux et avec des performances exceptionnelles. Des exemples spécifiques sont : les TMOs à base de Mn et Fe, le graphène, les aérogels, des carbones activés dopés et les noirs de carbones, ainsi que des combinaisons entre ces derniers ; (ii) l’utilisation d’outils de modélisation afin d’analyser des spectres d’impédance électrochimique et mieux caractériser la morphologie, et porosités, des dits matériaux ; (iii) la quantification de leur propriétés structurelles et électrochimiques en utilisant une vaste gamme de méthodes électrochimiques et spectroscopiques.
Durant la dernière décennie, la perception des interfaces électrochimiques a radicalement changé. Il est aujourd’hui clair que les conditions d’opération, à la fois au niveau de l’électrode et de l’électrolyte, sont extrêmement différentes en comparaison des conditions ex-situ. Notre groupe a ainsi développé une vaste gamme d’expertises et de méthodes afin de mieux comprendre comment cet environnement local de réaction (LRE) évolue opérando. Celle-ci comprend la spectroscopie des photoélectrons X (XPS) ou la spectroscopie infrarouge (FTIR) afin d’obtenir des informations sur les changements dans la physico-chimie et la structure d’oxydes d’iridium et de ruthénium ou de catalyseurs à base de Ni ou Co durant leur fonctionnement. Plus récemment, notre groupe s’est intéressé au côté « électrolyte » du LRE, afin de mieux comprendre les changements de ce dernier à l’interface. Cette étude est effectuée via une combinaison de modélisation et d’approches expérimentales, e.g. dynamique moléculaire, XPS, sondes fluorescentes ratiométrique couplé avec de la microscopie à laser confocal (voir Figure 5). A travers la dynamique moléculaire, l’objectif est d’étudier les déplacements moléculaires à l’interface réactionnelle en fonction du potentiel de l’électrode, de la nature de l’électrolyte et de l’électrode, tandis que le design de sondes fluorescentes (en collaboration avec l’équipe COMBO) vise à fournir des indications sur le pH local et ses variations opérando. Notre groupe s’intéresse aussi à des interfaces plus complexes, telles que celles entre l’électrocatalyseurs et des ionomères pour des applications pour des AEMFCs et AEMWEs, via des approches électrochimiques et de modélisations.